mardi 3 décembre 2013

Un époux fort « marri »



Chanter dans une chorale ne vous dispense  pas de vous cultiver un peu.
Pour vous rafraîchir la mémoire qui, je suis sûr, ne vous fait pas défaut, je vais vous rappeler ce que signifie le mot « marri ».
Je ne me suis pas trop « foulé la rate » comme on le disait autrefois, pour vous trouver une belle définition! Je suis allé sur le « ouèbe » où j’ai trouvé ceci : 

Lorsqu’une personne est désolée de quelque chose, attristée ou contrariée, on peut dire qu’elle est «fort marrie». Cette expression vient du verbe «se marrir», qui en ancien français signifiait «s’affliger». Le participe passé du verbe aujourd’hui utilisé dans cette expression serait apparu au XIIe siècle. L’Académie française et le Littré lui donnent alors le sens de «fâché», «repentant», «affligé» ou encore «triste».
Sources

Je sens des interrogations, un tantinet perplexes, et légèrement angoissées.
Alors je me précipite pour vous en donner l’explication : L’autre jour, pendant la répétition, après qu’on eut chanté, avec le brio que vous avez constaté,  le «  voici les rois de la Grèce »
Il a bien fallu qu’ils se présentent, ces rois ! Et c’est là que les choses se sont gâtées ! Depuis des temps immémoriaux (oui ! c’est un adjectif réservé aux vieux !) j’avais toujours, mais alors là…toujours entendu ce brave futur cocu de Ménélas, chanter « je suis l’époux de la reine, POUX de la reine, POUX de la reine.. » ceci, dans le but de faire rire les têtes couronnées d’Europe qui venaient au spectacle de notre cher Offenbach, à la fin du 19ième siècle ! Bon ! On peut considérer que l’humour parisien a considérablement évolué, depuis !
Je le conçois fort bien ! On peut même le trouver complètement désuet.
Mais là où ma stupeur a atteint des sommets vertigineux, c’est lorsque j’ai vu ce crime de lèse « Offenbach » sur une partition que j’ai payé de mes deniers : « Je suis le « mari » de la reine » ? Mais qui a osé commettre cette stupidité colossale ? Qui peut-être assez ignare ou provocateur pour nous avoir pondu ça ? Est-ce que les gens qui transcrivent ces partitions n’ont pas un minimum de culture de l’art lyrique pour ne pas commettre ce genre de bévue ?
C’est incroyable ! Déjà,  ma colère montait sérieusement dans ma caboche, et je me suis dit : « si jamais Jérôme nous fait chanter cette horreur, ce véritable attentat à la mémoire de notre compositeur, je me retire des répétitions ! Ouf ! A mon grand soulagement, notre chef de chœur nous fit rectifier cet « étron » mal venu. Et nous avons chanté normalement :
« Je suis l’époux de la Reine, POUX de la reine, POUX, de la Reine. Le Roi Ménélas !
Je crains bien qu’un jour Hélène, qu’un jour Hélène, qu’un jour Hélène, je le dis tout bas, ne me fasse de la peine…N’anticipons pas. Je suis l’éPOUX de la Reine, POUX de la Reine, POUX de la Reine, le Roi Ménélas, Le Ménélas…… »
Et que je ne m’aperçoive pas d’une autre « incongruité » ! Ah Mais !